Le PS peine à imposer ses candidats de la diversité

Publié le par desirsdavenir17

Deux hommes qui s’affrontent pour une élection, rien d’étonnant. Sauf quand les deux candidats en question sont du même parti. C’est le problème qui se pose aujourd’hui dans la course à la mairie d’Argenteuil. Comme pour Malek Boutih en Charente, le candidat soutenu par François Hollande n’est pas accepté par la section locale du PS. Retour sur un parachutage laborieux.

 

Philippe Doucet et Faouzi Lamdaoui sont tous deux socialistes. Et tous deux briguent le mandat de maire. Problème : il ne peut en rester qu’un. Petit retour en arrière. D’un côté, Philippe Doucet. Il est Conseiller Général d’Argenteuil. Implanté dans la région, il s’estime candidat socialiste naturel à la mairie d’Argenteuil. De l’autre, Faouzi Lamdaoui (photo: en costume-cravatte, au centre avec François Hollande). Il est secrétaire national à l’égalité des chances. Déjà candidat aux législatives, il a été choisi par la direction nationale du parti socialiste pour se présenter face au maire sortant UMP. « Parachuté », disent ses adversaires, au nom du principe de diversité souhaité par le PS, qui consiste à présenter un plus grand nombre de candidats issus de l’immigration.

Mais dans une élection locale, il semble que les ordres venus d’en haut passent mal. A l’issue de la primaire, c’est Philippe Doucet que les votes des militants socialistes du val d’Oise désignent comme candidat. Fin de l’épisode, pourrait-on penser. Un candidat a été choisi. Mais Faouzi Lamdaoui, et le bureau national du PS, ne comptent pas s’arrêter là. Faouzi Lamdaoui avait boycotté le vote. Il en conteste le résultat (57% des voix pour Philippe Doucet, 41% pour le strauss-kahnien Alain Leikine, 0,9% pour Faouzi lamdaoui) et parle de « vote à la soviétique ». La direction du PS, elle, a demandé à la fédération du val d’Oise de « geler » le vote. En vain. Les socialistes du 95 considèrent le scrutin « parfaitement valide et incontestable». Faouzi Lamdaoui est resté injoignable toute la semaine. Il a cependant réagi à plusieurs reprises dans la presse. Pour lui, l’ensemble de l’affaire n’a pas lieu d’être. Il réfute les accusations de « parachutage » et réplique qu’il était déjà là, seul socialiste face à l’UMP, aux élections législatives de Juin dernier.

Philippe Doucet, depuis le début de l’affaire, a choisi de ne pas alimenter la polémique. En position de force après le vote des militants, il est tout à son intérêt de se concentrer sur sa campagne électorale. En interview, le seul et unique sujet qu’il consent à aborder, c’est l’avenir d’Argenteuil. 3ème ville d’Ile-de-France, la commune a pourtant bien mauvaise réputation : s’il est une chose que tout le monde connaît d’Argenteuil, c’est sa dalle et le mot de « racaille », lancé par Nicolas Sarkozy un jour d’Octobre 2005. Pourtant, Philippe Doucet l’assure, « Argenteuil n’est pas une cité-dortoir »: limitrophe de Paris, en front de Seine, la ville brasse diverses classes sociales et a un vrai dynamisme. « C’est une vraie ville, qui fonctionne un peu comme un gros village […] Une ville en pleine évolution ». Un potentiel que le candidat compte bien exploiter avec un programme tourné vers « la culture et l’urbanisme », notamment pour mieux tirer parti de la capitale toute proche. Son but : que ses concitoyens soient de nouveau « fiers d’être Argenteuillais ».

Philippe Doucet le dit et le répète, la polémique, et les affaires internes au Parti Socialiste, ne l’intéressent pas. Seul compte sa campagne « pour les Argenteuillais ». Reste à savoir contre combien d’adversaires, et issus de quels camps, il aura à la mener.

Eloïse Pion

Publié dans Qu'en pensez-vous

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