Franchises médicales: Ségolène Royal somme Martin Hirsch de réagir

Publié le par desirsdavenir17

"Je m'étonne que Martin Hirsch cautionne cette réforme !" Ségolène Royal a vivement interpellé le Haut commissaire aux Solidarités actives et ancient président d'Emmaüs au sujet des franchises médicales, dont elle a exigé le retrait en dénonçant une "faute" et un nouvel "impôt sur les malades.

Ségolène Royal s'était pour l'occasion invitée dans un cabinet médical du XVIIIe arrondissement de Paris. Assise derrière le bureau d'un généraliste, elle s'en est prise à l'ancien président d'Emmaüs sur les franchises. Tout juste nommé au gouvernement, celui-ci avait jugé le 21 mai que ce n'était "pas une bonne mesure".

"Je voudrais m'étonner que Martin Hirsch accepte cela", a-t-elle lancé. "Il ne peut pas accepter la remise en cause de l'accès aux soins des Français les plus modestes et des personnes âgées ou très âgées, des personnes handicapées ou des personnes cancéreuses", a-t-elle sermonné, "c'est le début de la fin de la Sécurité sociale".

Elle a concédé qu'il était sans doute pour quelque chose dans l'exclusion du dispositif des bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU). Les franchises médicales s'appliqueront au 1er janvier à 45 millions d'assurés sociaux, qui prendront en charge 50 centimes par boîte de médicaments et par acte paramédical. Quinze millions de personnes en seront exclues, dont les bénéficiaires de la CMU.

Au passage, Ségolène Royal a affirmé que Martin Hirsch faisait partie de son "équipe de campagne" pendant la présidentielle. Or, s'il avait pris part à un débat participatif de la candidate près de Strasbourg le 20 décembre 2006, il ne faisait pas partie de son organigramme de campagne. Elle s'était inspirée de son rapport de 2005 pour proposer un revenu de solidarité active (RSA) et s'était entretenue avec lui sur le dossier des "Enfants de Don Quichotte".

La présidente de la région Poitou-Charentes a exigé le retrait des franchises, en cours de discussion au Parlement dans le cadre du budget 2008 de la "Sécu". "Je demande au gouvernement, au président Nicolas Sarkozy de réaliser que cette réforme est mauvaise", a-t-elle exhorté, dénonçant une "faute".

"C'est une faute sociale, puisque les gens vont payer quels que soient leurs revenus, les riches comme les pauvres", a-t-elle fustigé, citant "les graves difficultés liées à la baisse du pouvoir d'achat". De plus, les personnes souffrant de maladies chroniques, d'un cancer ou d'Alzheimer "n'ont pas le choix" et risquent "parfois de ne pas se faire soigner" ou de devoir "aller à l'hôpital".

 

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