Ségolène Royal ironise sur les «réunions d'économistes» autour de candidats PS

Publié le par desirsdavenir17

Libération. Le 22 août 2011. Par L.E.Q

 

La prétendante à l'investiture socialiste, qui publie en septembre une «Lettre aux résignés et aux indignés», se targue, elle, de ne pas avoir «attendu pour parler de la crise» et s'oppose à une hausse d'impôts.

Sans attendre La Rochelle ni la réunion du Bureau national spéciale crise de mardi soir, les candidats à la primaire PS font leur rentrée sur l’incontournable dossier économique. Arnaud Montebourg en investissant le créneau de la gauche du parti, à sa fête de la Rose de Frangy-en-Bresse, Manuel Valls en proposant de remettre à jour le projet du PS et en prenant les socialistes à contre-courant sur la règle d'or (lire sa lettre à ses concurrents publiée ce matin par Libération).

Alors que le gouvernement présentera mercredi ses nouvelles mesures budgétaires pour réduire les déficits publics, François Hollande s’exprimera le même jour après un «colloque sur la sortie crise et la politique économique de la France» et Martine Aubry réunit jeudi sa «cellule de suivi de la crise».

Et Ségolène Royal ? «Moi, je n’ai pas attendu pour parler de la crise. La crise, on la connaît depuis 2008, on la subit depuis trois ans. Je n’ai pas attendu demain ou après demain pour rencontrer les économistes», pavoise-t-elle. Si la pique vise aussi ces experts «de haut vol» - «à quel moment ont-ils interpellé le pouvoir en place?» -, elle met aussi en garde ses camarades: «Attention aux mises en scène et à la politique spectacle!» «S'il y a des économistes de haut niveau, comme un ancien président de la Commission, qui ont des choses à dire, qu'ils viennent le dire devant tous les socialistes», enfonce Royal. Dédicace à Jacques Delors qui participe à la cellule de crise de sa fille, Martine Aubry…

Celle qui publie le 1er septembre une «Lettre à tous les résignés et indignés qui veulent des solutions» (Ed. Plon) veut se distinguer en mettant en avant son expérience d’ex-candidate à la présidentielle, qui a depuis peaufiné ses propositions via «17 universités populaires, des déplacements internationaux». Et s’octroie la médaille de la «bonne gestion des fonds publics»: en Poitou-Charentes, «je suis la démonstration qu’il est possible de faire du développement économique sans augmenter les impôts» depuis 2004. «Lever l’impôt c’est la solution de facilité», martèle-t-elle.

Après avoir brocardé, samedi, certains de ses rivaux qui promettent «du sang, des larmes et de la rigueur» - comprendre Valls et Hollande -, Royal se démarque à nouveau d’une «course à l’échalote sur la rigueur». «Il faut se demander qui supporte cette rigueur», pointe-t-elle, prônant un «rigueur plus "rigoureuse"» pour le système bancaire et les grandes fortunes fraudant le fisc.

 

Photo : Ségolène Royal, au siège du PS le 27 juillet. (Benoit Tessier / Reuters)

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